L'hiver 2008-2009, l'un des plus froids des vingt dernières années en France - 04/03/2009 AFP/Infographie: Ecart des températures hivernales moyennes
par rapport à la normale en France depuis 50 ans Tempête exceptionnelle dans le Sud-Ouest, surprenantes chutes de neige sur Marseille, vague de froid qui a fait frissonner le pays: l'hiver 2008-2009, ponctué d'événements marquants, a été l'un des plus froids des 20 dernières années, selon Météo France.
Avec une température moyenne qui se situe 1,2°C en dessous de la normale, l'hiver 2008-2009 se situe au troisième rang des hivers les plus rigoureux depuis 20 ans, derrière ceux de 2005-2006 et de 1990-1991.
Depuis le début du XXe siècle, l'hiver le plus froid reste, de loin, celui de 1962-1963.
Janvier a été particulièrement frais, jusqu'à -15, voire -18 à -20 dans le Nord. Avec une température mensuelle moyenne de 1,7°C en dessous de la normale (établie sur la période 1971-2000), le premier mois de l'année a été le mois de janvier le plus froid depuis 20 ans.
"C'est un hiver qui a été marqué par un événement exceptionnel qui est la tempête qui a touché le Sud-Oouest (le 24 janvier), avec des vents qui ont atteint localement 190 km/h", note Michel Schneider de Météo France. Mais il n'y a "aucun lien" entre cette tempête et la vague de froid (3 au 11 janvier), souligne-t-il.
La tempête Klaus a ravagé la forêt du Sud-Ouest, détruisant environ 300.000 hectares dans les Landes, le Lot-et-Garonne, la Gironde et les Pyrénées-Atlantiques.
Compte tenu des basses températures, les précipitations se sont souvent produites sous forme de neige jusqu'en plaine, note Météo France, qui relève un phénomène "assez rare" à Paris: une couche de neige supérieure à 1cm observée à dix reprises à la station de Montsouris.
Le 7 janvier, de fortes chutes de neige (20 à 40 cm) sont tombées sur les Bouches-du-Rhône, provoquant une "blanche pagaille", selon les termes du quotidien La Provence. A Marseille, les transports en commun ont été paralysés, crèches et écoles ont fermé leur porte.
Les températures enregistrées en France métropolitaine cet hiver illustrent la "variabilité naturelle du climat", dans le temps et dans l'espace, mais ne constituent en aucun cas une indication sur les évolutions à long terme, met cependant en garde Michel Schneider.
"On est toujours dans un contexte de changement climatique avec un réchauffement bien en cours", explique-t-il.
Si elles ont provoqué des blocages, des perturbations, voire des dégâts importants en certains points de l'hexagone, les conditions météo hivernales ont été une aubaine pour le tourisme en montagne où l'enneigement a été "excellent".
"De telles conditions n'ont été que rarement observées dans les Alpes du Sud et les Pyrénées au cours des trente dernières années", souligne Météo France.
Selon le Syndicat national des téléphériques de France, la fréquentation des stations de sports d'hiver françaises est en hausse d'environ 15% par rapport à une saison moyenne. Les stations de moyenne montagne enregistrent même des résultats exceptionnels: +40% à 50% de fréquentation dans le Massif Central, les Vosges ou le Jura.
Ceux qui espèrent un printemps enchanteur pour tourner la page de cet hiver rigoureux, devront, pour l'heure, se passer des prévisions de Météo France, qui fait preuve d'une grande prudence sur le sujet.
"Compte tenu des divergences entre les différents modèles de prévisions saisonnière, aucun scénario n'est privilégié, ni pour les températures ni pour les précipitations, concernant le printemps à venir".
Des camions bloqués par la neige près de Cherbourg, le 2 février 2009