Le RSA remplace le RMI lundi, avec l'objectif ardu de diminuer la pauvreté - 31/05/09 Le revenu de solidarité active (RSA) remplace le revenu minimum d'insertion (RMI) à partir de lundi avec l'objectif de faire baisser le nombre de pauvres en France, mais il se heurte déjà à la crise économique et sociale.
Le 1er juin, les Rmistes basculeront donc automatiquement dans le RSA et percevront la même somme, 454 euros pour un célibataire. Les autres doivent entamer les démarches notamment auprès de leur Caisse d'allocation familiale (Caf) avant le 15 juin, pour toucher les premiers versements le 6 juillet.Le RSA, comme le RMI, est réservé aux plus de 25 ans.
Le RMI, mis en place il y a 20 ans, était perçu par 1,2 million de foyers, alors que plus de 3 millions de foyers devraient bénéficier du RSA, selon le gouvernement. Car si ce dernier s'adresse aux sans-emploi, les "travailleurs pauvres", ceux qui gagnent moins de 880 euros par mois, pourront aussi en profiter.
Le principe du RSA, défendu dur comme fer pendant des mois par le Haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, et voté en novembre par le Parlement, est en effet de garantir à toute personne que son revenu ne peut diminuer si elle reprend une activité et que tout retour à l'emploi donne lieu à une augmentation de revenus.
Pour une durée indéterminée, il permet de cumuler revenu et allocation.
Selon les estimations du gouvernement, le RSA permettra à 700.000 personnes de passer au-dessus du seuil de pauvreté. Aujourd'hui, environ 7,9 millions de personnes vivent en-dessous de ce seuil.
Nicolas Sarkozy a fixé comme objectif une réduction d'un tiers de la pauvreté en cinq ans.
"On sort d'un système où les premières victimes, c'étaient les salariés pauvres. Avant le RSA, et même dans les périodes où le Smic a augmenté, le nombre de travailleurs pauvres a augmenté", déclare M. Hirsch à l'AFP.
Cependant, le RSA, conçu en 2005, et défendu en période de croissance avec un chômage en baisse, va être mis en place en pleine crise de l'emploi.
Mais "la crise rend le RSA plus indispensable que jamais", juge M. Hirsch qui veut en faire un "bouclier pour les pauvres et les modestes".
Selon un rapport sur son expérimentation, le RSA permet de trouver un emploi plus facilement mais les taux restent faibles: 3,1% pour les Rmistes en moyenne contre 3,38% avec le RSA expérimental. Et d'après les auteurs, la crise a encore aggravé la situation des titulaires de minima sociaux.
Pour ses détracteurs, comme le Collectif Droits nouveaux, le RSA est "une trappe à précarité".
Nicole Maestracci de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars) craint "le développement des emplois à temps partiel" et "un effet d'aubaine pour les entreprises".
La CGT y voit un "encouragement pour les employeurs à développer le temps partiel, les bas salaires et à ne pas reconnaître le travail par sa juste rémunération".
Si le Secours catholique "réaffirme son adhésion aux objectifs" du dispositif, "il s'inquiète cependant des difficultés prévisibles pour sa mise en oeuvre, liées à la fois à l'impact de la crise économique, mais également à l'insuffisance de moyens humains et financiers prévus par le gouvernement".
Déjà débordés, les caisses d'allocations familiales et Pôle emploi vont être mis à contribution pour le RSA.
La CFDT, elle, "se réjouit" de cette "une innovation sociale" qui constitue "une étape importante contre la pauvreté", "plus indispensable que jamais" en temps de crise.
Fiche de présentation du Revenu de solidarité active (RSA) en vigueur à partir du 1er juin