La progression des demandeurs d'emploi esquisse une pause en juin
La progression des demandeurs d'emploi a esquissé une pause en juin, avec une baisse "surprise" de 18.600 inscrits en catégorie A annoncée lundi par le gouvernement, qui prévoit néanmoins des mois "difficiles" d'ici Noël.
Pour la première fois après onze mois consécutifs de hausse, le nombre d'inscrits en catégorie A a reculé de 0,7% (-18.600) à 2.524.500 millions, selon un communiqué de Pôle emploi et du ministère de l'Emploi (Dares).
Par rapport à juin 2008, le nombre d'inscrits est en hausse de 25,7%, et de 35% pour les moins de 25 ans.
La catégorie A regroupe les demandeurs d'emploi à la recherche d'un emploi, quel que soit le contrat de travail et n'ayant pas travaillé dans le mois.
Mais en incluant les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C), c'est un total de 3,634 millions de Français en métropole (+0,3%, soit +9.200 personnes) et de 3,850 millions avec les départements d'outre-mer (+0,2%) qui étaient inscrits à Pôle emploi et tenus de faire des "actes positifs de recherche d'emploi".
La baisse sur la catégorie A, qualifiée de "bonne surprise" par Laurent Wauquiez dans une déclaration à l'AFP, n'empêche pas que "les mois à venir resteront difficiles".
"Je ne crois pas qu'on est sorti de la crise, ni que les intentions d'embauche vont reprendre tout de suite", a ajouté le secrétaire d'Etat à l'Emploi.
De même, la ministre de l'Emploi et de l'Economie Christine Lagarde a salué un "signal encourageant", mais rappelé que "même une reprise graduelle de l'activité ne devrait pas se traduire par un repli immédiat du chômage".
Un tiers environ des inscrits, soit 1,110 million de personnes fin juin, ont une activité réduite pour garder un pied dans le monde du travail, un "raisonnement" qui est le "bon dans cette période", selon M. Wauquiez.
La baisse de juin tient selon lui à "la montée en puissance des contrats aidés en juin" et un recours croissant des entreprises au chômage partiel pour repousser le plus tard possible l'échéance des licenciements. De nouvelles facilités pour imposer du chômage partiel par roulement et relever les contingents d'heures autorisées devraient être applicables en septembre.
La personne au chômage partiel est en partie indemnisée par son entreprise, qui reçoit une aide de l'Etat.
La baisse mensuelle a été la plus marquée pour les 16-25 ans (-3,9% à 461.800, contre -0,3% pour les 25-49 ans à 1,6 million).
Les 50 ans et plus ont connu une hausse de +1,5% à 407.800 demandeurs d'emploi.
Une fois sur trois, le motif d'inscrïption reste une fin de CDD ou d'intérim. Les inscrïptions consécutives à un licenciement économique (+53,1% sur un an) restent marginales (4,8% du total).
La semaine dernière, l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) avait signalé une légère hausse des embauches hors intérim (+1%) au 2ème trimestre pour la première fois depuis le retournement conjoncturel, mais uniquement en raison de la progression des CDD de moins d'un mois.
Un économiste de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) Mathieu Plane a noté "une grosse inflexion dans la courbe, n'annonçant pas malheureusement une inversion de tendance".
Selon lui, "il peut y avoir des effets du volet social du plan de relance, mais les entreprises restent frileuses, proposent des CDD courts et les gens risquent de faire des aller-retour entre chômage et emploi".
Le nombre de chômeurs de longue durée (plus d'un an d'inscrïption) a par ailleurs encore augmenté à 1,197 million (+2,5% en juin, catégorie A, B, C).