Il découvre 165 000 euros et relance une enquête pour meurtre - 26 mai 2010 Un homme, qui avait découvert un magot de 165.000 euros dans le jardin de sa nouvelle maison en banlieue bordelaise, relance, malgré lui, une enquête sur un crime vieux de quatre ans, a-t-on appris mercredi auprès de la police.
"Pour moi, c'est plus des ennuis qu'un coup de chance" d'avoir mis la main sur ce magot, a confié à l'AFP cet homme qui souhaite conserver l'anonymat, précisant que la provenance de l'argent "ne lui inspire pas confiance".
Cet homme, qui venait de s'installer dans un pavillon à Mérignac (Gironde) dont il n'est pas le propriétaire, faisait des travaux lorsqu'il a buté sur un sac contenant une somme de 165.000 euros en coupures de 50, 100 et 500 euros, a indiqué le quotidien Sud Ouest qui a révélé l'affaire. Une somme confirmée de source proche de l'enquête.
Le parquet de Bordeaux a affirmé que le montant du magot n'est pas encore précisément connu à ce jour. Des expertises sont actuellement menées pour le déterminer car les billets contenus dans un sac plastique sont assez anciens et, pour certains, collés les uns aux autrees, a indiqué à l'AFP la secrétaire générale du parquet de Bordeaux, Agnès Aubouin.
"Une somme de 3.000 euros environ a été décomptée" à ce jour, selon Mme Aubouin.
L'habitant de Mérignac affirme de son côté "ne pas avoir compté".
C'est en essayant de régler des achats avec l'un des billets, dégradés par leur séjours dans le sol, que ce nouveau riche a été démasqué.
La caissière d'un hypermarché du centre de Bordeaux a pensé être en présence de billets contrefaits et a fait appel aux services de sécurité du magasin qui ont immédiatement interpellé l'homme et appelé la police.
Passant du rêve au cauchemar, l'homme a révélé aux policiers les conditions de la découverte de l'argent enterré dans son jardin. Les fonctionnaires ont fait le lien avec un meurtre non élucidé à la même adresse, en septembre 2006 et dont ce pactole aurait pu être le mobile.
Un père de famille de 37 ans avait été abattu d'un coup de fusil de chasse devant sa maison alors qu'il rentrait chez lui vers 03H00 du matin. Réveillée par la détonation, sa compagne l'avait découvert ensanglanté mais aucun indice probant n'avait pu être retrouvé pour permettre aux enquêteurs d'identifier le tireur qui, visiblement, s'était caché pour attendre le retour de la victime.
La découverte par le nouvel occupant de la maison de l'argent caché a réorienté le travail de la division des affaires criminelles de police judiciaire (PJ) de Bordeaux dans l'enquête judiciaire ouverte à l'époque. "C'est un élément important complémentaire dans une enquête qui a déjà +brassé+ beaucoup de monde", selon une source proche de l'enquête.
Quant à l'habitant de Mérignac, il pourrait remettre la main sur ce pactole si l'enquête ne permet pas de retrouver le propriétaire des billets. "Cet argent est aujourd'hui sous scellé et c'est le magistrat instructeur qui déterminera son sort", a précisé le parquet de Bordeaux.
Une perspective qui, toutefois, ne réjouit que modérément l'intéressé: "Vu d'où vient l'argent... Dans le doute abstiens-toi", dit-il.