Les prix du gaz augmentent de 5,2% le 1er avril - Lundi, 28 Mars 2011 Les tarifs du gaz naturel vont augmenter de 5,2% au 1er avril 2011, soit une augmentation de 20% depuis un an et plus de 60% depuis 2005. La facture va augmenter en moyenne de 6,7 euros par an pour les ménages abonnés au gaz pour la cuisson, de 14 euros pour ceux qui utilisent le gaz pour la cuisson et l'eau chaude et de 50 euros par an pour les foyers qui se chauffent aussi au gaz.
A la suite d'une demande du groupe de GDF Suez, le gendarme de l'énergie a approuvé une "hausse moyenne des tarifs de vente de 0,245 centime d'euros par kilowattheure", soit 5,2% en moyenne.
Le collège de la CRE s'est réuni jeudi mais n'a communiqué sa décision que lundi, au lendemain des élections cantonales.
"C'est une hausse vraiment très lourde", a réagi Caroline Keller, de l'association de consommateurs UFC Que Choisir. "Depuis un an, la facture des ménages chauffés au gaz a augmenté de 200 euros", a-t-elle souligné.
Depuis juillet 2005, les tarifs du gaz naturel ont augmenté de 61%. Sur la seule année écoulée, la hausse des prix s'élève à 21%. Quelque 88% des 10,7 millions de foyers français abonnés au gaz sont assujettis aux tarifs réglementés. Ces tarifs, réévalués en principe tous les trois mois, évoluent en fonction d'une formule mathématique complexe fixée par arrêté ministériel.
Depuis début 2010, ce n'est plus le gouvernement qui propose les hausses ou les baisses de tarifs. C'est le groupe d'énergie GDF Suez, détenu à 35% par l'Etat, qui en prend l'initiative.
La Commission de régulation de l'énergie vérifie ensuite que les mouvements tarifaires réclamés par l'ex Gaz de France sont conformes à la formule de calcul des prix, qui est censée refléter l'évolution du coût du gaz importé par la France.
GDF Suez se fournit en gaz principalement via des contrats fixés pour 20 ans avec les pays producteurs (Norvège, Algérie, Russie, etc.). Ces contrats (et donc les tarifs) sont indexés sur l'évolution du taux de change euro/dollar, les cours du fioul, les cours du pétrole brut et les "prix du gaz naturel coté aux Pays-Bas".
"La formule de calcul surestime les coûts réels de GDF Suez car le groupe ne s'approvisionne pas seulement par des contrats à long terme", estime cependant Caroline Keller. "Ce n'est pas acceptable", dénonce-t-elle.
Pour atténuer la hausse des prix du gaz, le ministre de l'Energie Eric Besson avait annoncé début mars un relèvement de 20% du rabais accordé aux ménages les plus modestes dans le cadre du tarif social du gaz. "Pour un foyer de 4 personnes qui se chauffe au gaz, la réduction annuelle passera ainsi de 118 à 142 euros", avait-il annoncé. La CRE a donné son aval à ce rabais, a-t-elle annoncé lundi.
La hausse des prix du gaz intervient dans un contexte de renchérissement général des prix de l'énergie. Depuis un an, les prix de l'énergie ont flambé de 15%, dans le sillage de la hausse des prix du pétrole brut, selon les chiffres de l'Insee pour le mois de février.
Les prix des carburants, qui ont atteint un niveau record à la pompe pour l'essence, ont augmenté de 17,3% sur un an, selon l'Institut.
Quant au prix de l'électricité, il a augmenté de 6,4% depuis un an, après deux hausses consécutives en août et janvier. Et EDF réclame une hausse de plus de 30% des tarifs d'ici à 2015, dans le cadre de la libéralisation du marchés de l'électricité, selon un document dévoilé par Les Echos la semaine dernière.